« La prospérité et la stabilité de l’Ordre Maçonnique dépendent entièrement du rétablissement de l’unité primitive. »

Le Convent des Gaules occupe une place tout à fait significative dans l’histoire de la Franc-maçonnerie, car l’objet de ses travaux, d’une nature radicalement nouvelle, aboutira à la conception du Régime Écossais rectifié tel que nous le connaissons et pratiquons encore de nos jours.

Incontestablement, la « Réforme de Lyon » fut une tentative de rétablir « l’unité primitive » de l’initiation au milieu de la multiplication anarchique des systèmes qu’elle qualifia, avec sévérité, « d’arbitraires ». Ces systèmes, divers et variés, quoique chrétiens et édifiants comme l’étaient toutes les branches de la franc-maçonnerie à l’époque, demeuraient cependant totalement ignorants des bases de la connaissance initiatique réelle, ils méconnaissaient entièrement les fondements des vérités mystérieuses oubliées par l’Église et ses ministres selon les déclarations du fondateur du Régime lui-même (*), ce qui nécessitait une « Réforme » en profondeur.

C’est pourquoi, ceux qui étaient assemblés à Lyon en 1778, constituèrent un Régime qui ambitionna de réunir l’ensemble des loges afin de reconstituer une « unité » sur la base d’un système puisant au « berceau » même de l’authentique « Tradition », et des mystères premiers qui présidèrent à la réhabilitation d’Adam après la Chute.

C’est ce que stipule l’Introduction du Code Maçonnique : « À défaut d’en connaître le vrai point central et le dépôt des lois primitives, elles suppléèrent au régime fondamental par des régimes arbitraires particuliers ou nationaux, par des lois qui ont pu s’y adapter (…) Des Maçons de diverses contrées de France, convaincus que la prospérité et la stabilité de l’Ordre Maçonnique dépendaient entièrement du rétablissement de cette unité primitive, ne trouvant point chez ceux qui ont voulu se l’approprier, les signes qui doivent la caractériser, et enhardis dans leurs recherches par ce qu’ils avaient appris sur l’ancienneté de l’Ordre des Francs-Maçons, fondé sur la tradition la plus constante, sont enfin parvenus à en découvrir le berceau. Avec du zèle et de la persévérance, ils ont surmonté tous les obstacles, et en participant aux avantages d’une administration sage et éclairée, ils ont eu le bonheur de retrouver les traces précieuses de l’ancienneté et du but de la Maçonnerie .» (Code Maçonnique des Loges Réunies et Rectifiées de France, 1778).

Le Phénix Renaissant, n° Hors série, « 80ème Anniversaire de la constitution du Grand Directoire des Gaules (1935-2015) », 2016, pp. 14-15.

(*) « Toutes ces choses desquelles dérive un sentiment profond d’amour et de confiance, de crainte et de respect, et de vive reconnaissance de la créature pour son Créateur, ont été parfaitement connues des chefs de l’Église pendant les quatre ou six premiers siècles du christianisme. Mais depuis lors, elles se sont successivement perdues et effacées à un tel point qu’aujourd’hui (…) les ministres de la religion traitent de novateurs tous ceux qui en soutiennent la vérité. » (Cf. J.-B. Willermoz, Lettre à Salzmann, 3-12 mai 1812, in Renaissance Traditionnelle, n° 147-148, 2006, pp. 202-203).


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