« L’accomplissement des rites propres à l’écossisme rectifié

suppose que celui-ci soit constitué en un régime autonome. »

Camille Savoire (1869-1951) comprenant que le Régime Écossais Rectifié, au fond, tant en raison de son essence que de sa nature organisationnelle, se devait d’être pratiqué en dehors des obédiences en tant que « système autonome » (*), c’est cette idée qui fut à l’origine de la constitution du « Grand Directoire des Gaules » en mars 1935, et c’est pourquoi, le 17 avril 1935 Camille Savoire démissionnait du G.O.D.F., où il travaillait depuis 1893. 

Par-delà sa démission, il rédigeait également, au cours de l’année 1935, une sorte de manifeste intitulé «Pourquoi a-t-on réveillé en France le Régime rectifié ? », dans lequel, évoquant sa fidélité à « l’esprit du christianisme primitif », il avait cette phrase magnifique : « …Je reconnais que c’est lors de mon admission au sein du Rectifié que j’ai trouvé le chemin de l’initiation et compris le caractère initiatique de la Franc-maçonnerie. » (C. Savoire, Regards sur les temples de la Franc-maçonnerie, Ed. Initiatique, 1935, pp. 331-334).

Ainsi donc, le 20 mars 1935, allant au bout d’un processus qui semblait à présent irréversible, Savoire écrivait à Adrien Pouriau (1874-1948), qui était alors le Président du Conseil de l’Ordre, et l’informait de la constitution du Régime Écossais Rectifié en structure autonome par un courrier qui posait solennellement et fermement les bases sur lesquelles s’appuierait désormais la pratique du Régime. Dès lors la constitution du Grand Directoire des Gaules (G.D.D.G.) était placée sous les auspices d’un plein rétablissement de l’Ordre en dehors d’une structure obédientielle, ce qui d’ailleurs correspondait parfaitement à l’esprit du Régime.

Le Phénix Renaissant, n° Hors série, « 80ème Anniversaire de la constitution du Grand Directoire des Gaules (1935-2015) », 2016, pp. 37 ; 40.