Jean-Baptiste Willermoz, né en 1730, s’est éteint le 29 mai 1824 laissant à Joseph Antoine Pont (+ 1838), Eq. a Ponte Alto, toutes ses archives et surtout le soin de faire survivre la transmission de l’Ordre.

S’agissant de cette notion « d’Ordre », qui qualifie et distingue le Régime Ecossais Rectifié, tout en lui conférant une particularité unique, Willermoz prit toutes ses dispositions, sentant que la menace était grande de voir disparaître la substance même de son système, afin de préserver le dépôt de la transmission

Mais quelle est la nature de cette transmission qui qualifie le Régime Rectifié du point de vue initiatique, le rattachant au « Haut et Saint Ordre », dont l’actuel système édifié lors du Convent des Gaules, n’est qu’une « branche » issue du « dépôt primitif », détentrice de la « science de l’homme » ?

Elle touche, cette nature, à l’essence de l’Ordre, puisqu’il s’agit précisément de la doctrine qui s’est transmise à travers les siècles que les Chevaliers Bienfaisants de la Cité Sainte ont pour devoir de conserver en fidélité afin qu’elle nourrisse et fonde la vie du Régime à travers tous ses grades, Régime géré selon les deux Codes arrêtés au Convent des Gaules en 1778 (*).

C’est ce qu’expose Joseph de Maistre (1753-1821) : « Tout annonce que la Franc-maçonnerie vulgaire est une branche détachée et peut-être corrompue d’une tige ancienne et respectable. La vraie Maçonnerie, n’est que la science de l’homme par excellence, c’est à dire la connaissance de son origine et de sa destinée (…) faisons-nous une généalogie claire et digne de nous. Attachons- nous enfin à l’Évangile et laissons là les folies de Memphis. Remontons aux premiers siècles de la Loi sainte. Fouillons l’antiquité ecclésiastique. Interrogeons les Pères l’un après l’autre. Réunissons, confrontons les passages. Prouvons que nous sommes chrétiens. Allons même plus loin : La vraie religion a bien plus de 18 siècles. Elle naquit le jour que naquirent les jours. Remontons à l’origine des choses, et montrons par une filiation incontestable que notre système réunit au dépôt primitif les nouveaux dons du Grand Réparateur. Il est temps de revenir sur ses pas. Il n’est pas douteux que le grand but de la Maçonnerie sera la Science de l’Homme. » (Joseph de Maistre, Mémoire au Duc de Brunswick, 1782).

Le Phénix Renaissant, n° Hors série, « 80ème Anniversaire de la constitution du Grand Directoire des Gaules (1935-2015) », 2016, pp. 17-18.

(*) « Le but de Willermoz était donc de préserver la doctrine dont Martines de Pasqually avait été, selon que ce dernier lui avait enseigné, l’un des relais seulement ; maintenir, quand sombrait l’ordre des Elus Cohen, la vraie Maçonnerie selon le modèle que Martinès de Pasqually lui avait révélé comme l’archétype et que garantit une conformité doctrinale avec la doctrine de la réintégration. » (R. Amadou, Martinisme, CIREM, 1997, p. 36).


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