« L’Ordre est détenteur « des connaissances précieuses et secrètes

qui découlent de la Religion primitive. »

Le Régime Écossais Rectifié est d’abord et avant tout un enseignement, c’est-à-dire une «doctrine» selon le nom utilisé par Jean-Baptiste Willermoz, doctrine savamment élaborée, et introduite officiellement lors du Convent des Gaules en 1778, ce que confirma ensuite le Convent de Wilhelmsbad en 1782.

Sans cette doctrine le Régime rectifié, qui d’ailleurs se singularise au sein du monde maçonnique par cet aspect tout à fait unique, se réduit à une coquille vide, à une écorce superficielle dont on aurait arraché le noyau, une structure dénuée de sa substance, puisque cette doctrine, relevant de l’enseignement sacré et invariant de l’Ordre primitif, définit en sa nature la plus profonde et la plus intime le Régime Écossais Rectifié : « Ordre par excellence, détenteur des « des connaissances précieuses et secrètes qui découlent de la Religion primitive. »

Or cette doctrine aujourd’hui, précisément, se trouve menacée, puisque non seulement elle est assez largement oubliée et délaissée, mais parfois même, ce qui est peut être encore plus grave, déformée, contredite, et en certaines occasions, carrément niée, décriée et dénoncée comme étant une « hérésie » en raison de son rattachement à l’esprit du christianisme transcendant, qui soutient des positions relatives à l’origine de l’homme, la raison de la constitution du monde matériel, sa  vocation à la dissolution finale, se rapportant à des thèses que l’Église a rejetées ou condamnées à de multiples occasions au cours de l’Histoire : « Le but de Willermoz était donc de préserver la doctrine dont Martines de Pasqually avait été, selon que ce dernier lui avait enseigné, l’un des relais seulement ; maintenir, quand sombrait l’ordre des Elus Cohen, la vraie Maçonnerie selon le modèle que Martinès de Pasqually lui avait révélé comme l’archétype et que garantit une conformité doctrinale avec la doctrine de la réintégration. » (R. Amadou, Martinisme, CIREM, 1997, p. 36).

Le Phénix Renaissant, n°1, décembre 2015, pp. 6-7.


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