« Au commencement Dieu créa le ciel et la terre. La terre était un chaos, elle était vide ; il y avait des ténèbres au–dessus de l’abîme, et le souffle de Dieu tournoyait au–dessus des eaux. »  (Genèse I, 1-2)

L’idée d’un Être créateur du monde, non en utilisant une matière préexistante mais à partir de « rien », conception telle qu’affirmée solennellement lors des premiers versets du livre de la Genèse [1], apparaît d’une façon très nette dans la prière d’ouverture des travaux au Régime Écossais Rectifié, prière qui adresse au « Grand Architecte de l’Univers » l’hommage de ceux réunis en sa présence, en le désignant selon une terminologie étonnement chargée de références métaphysiques relatives à la notion « d’être » :

« Grand Architecte de l’Univers, Être éternel et infini […]

 Ô Toi qui par Ta parole toute puissante et invincible

 as donné l’être à tout ce qui existe [2].»

Cette terminologie, originale et singulière est, bien évidemment, utilisée à bien d’autres endroits des rituels et textes du Régime maçonnique et chevaleresque fondé, lors du « Convent des Gaules » qui se déroula à Lyon en 1778, par Jean-Baptiste Willermoz (1730-1824), présence qui, ne l’oublions-pas, fait l’objet d’un rappel particulier dans la Règle Maçonnique, en son Article I, où il est dit : « Ton premier hommage appartient à la Divinité. Adore l’Être plein de majesté qui créa l’univers par un acte de sa volonté, qui le conserve par un effet de son action continue, qui remplit ton cœur, mais que ton esprit borné ne peut concevoir, ni définir [3]

D’ailleurs, à l’intérieur du rituel d’Apprenti, pour n’en rester uniquement qu’à un texte du 1er Grade, se trouvent en tout quatorze références au « Grand Architecte de l’Univers », références explicites, et si l’on peut dire « centrales », qui ont d’ailleurs joué un rôle fondamental dans le réveil de l’Ordre au XXe siècle, et sont directement à l’origine de l’émancipation du Régime – et de la décision prise par Camille Savoire (1869-1951), en mars 1935, lors de la tenue qui présida à la constitution du « Grand Directoire des Gaules » -, de sa mise à distance vis-à-vis des obédiences andersoniennes.

Le Phénix Renaissant, « L’Être éternel et infini et le Régime Écossais Rectifié », n°6, 2020, pp. 12 ; 14.

Notes.

[1] « Au commencement Dieu créa le ciel et la terre. La terre était un chaos, elle était vide ; il y avait des ténèbres au–dessus de l’abîme, et le souffle de Dieu tournoyait au–dessus des eaux. »  (Genèse I, 1-2).

[2] Rituel du Grade d’Apprenti, op.cit.

[3] Règle Maçonnique, Article I, ‘‘Devoirs envers Dieu et la Religion’’.