« Adore l’Être plein de majesté qui créa l’univers … qui le conserve par un effet de son action continue, qui remplit ton cœur, mais que ton esprit borné ne peut concevoir, ni définir… »

La croyance en l’existence de Dieu, avec celle portant sur  la « Providence » et « l’immortalité de l’âme » qui lui et liée, participe des exigences impératives requises chez chaque impétrant pour pouvoir être admis au sein du Régime Écossais Rectifié [1].

Faute de quoi, si cette adhésion en la réalité d’un Principe créateur de toutes choses, que la religion désigne comme étant « Dieu », était refusée, voire niée, ou même simplement regardée, en conséquence d’une position de doute philosophique ou d’une opinion d’indifférence sur le sujet, comme impossible à faire l’objet d’une affirmation positive, aucun candidat, et peu importe sa valeur personnelle, ni non plus ses qualités et vertus, ne saurait être accepté dans l’Ordre, faute d’être en mesure de prononcer les paroles de son serment qui accompagnent la cérémonie de réception de manière authentique et sincère, rendant, de fait, inaccessible et irréalisable son passage de l’état de « profane » à celui « d’initié » [2].

On comprend donc l’importance que ce point occupe, et la nécessaire compréhension approfondie, pour chaque membre du Régime, de ce à quoi correspond ce que l’on désigne traditionnellement en franc-maçonnerie comme étant le « Grand Architecte de l’Univers », auquel il est fait référence de façon permanente dans les textes et documents initiatiques, et dont on retrouve la présence, quasi constamment, au cours de toute la vie maçonnique.

Le Phénix Renaissant, « L’Être éternel et infini et le Régime Écossais Rectifié », n°6, 2020, p. 11-12.

Notes.

[1] Sur les tableaux présentés aux candidats dans la chambre de préparation, la première des questions d’ordre, figurant sur un carton placé face au candidat, est précédée de cet avertissement : « Si vous désirez sincèrement être dirigé et éclairé par le secours de l’Ordre dans lequel vous demandez d’être admis, descendez en ce moment en vous-même, et par les questions qu’il vous présente dans cette retraite, sachez apprécier le travail que vous avez à faire.» Puis, la première question est ainsi formulée : « Quelle est la croyance sur l’existence du Dieu créateur et principe unique de toute chose, sur la Providence et sur l’immortalité de l’âme humaine, et que pensez-vous de la religion chrétienne ? » (Cf. Régime Écossais Rectifié, Rituel du Grade d’Apprenti, 1802, B.N.F., Ms. 512-541.

[2] Les termes de « l’Engagement » sont suffisamment clairs, et ne laissent place à aucune forme de relativisme concernant l’authenticité de la foi chrétienne qui est exigée de chaque candidat : « Moi, N.. N.. (prononçant ses noms de baptême et civil) je promets sur le Saint Évangile, en présence du Grand Architecte de l’Univers, et je m’engage sur ma parole d’honneur devant cette respectable assemblée : D’être fidèle à la sainte religion chrétienne… » (Cf. Rituel du Grade d’Apprenti, op.cit., « Formule de l’Engagement des Apprentis »).