La « Providence » est si intimement liée au vivant que l’on peut considérer qu’il n’y a, métaphysiquement, aucune distinction entre la dimension ontologique participant de l’être des choses, et la « présence » de la Providence qui les soutient et les maintient dans « l’être ».
Si l’usage a été peu à peu abandonné, en particulier de la conscience de la présence de la « Divine Providence » à l’intérieur de la marche du monde et de la vie individuelle de chaque âme, la réalité qu’elle représente n’a pas pour autant été effacée, car cette réalité ne peut disparaître, elle est absolument inséparable de l’existence même du monde créé par Dieu, elle est l’expression concrète, tangible et effective de la substance participative et immanente du Créateur, elle relève, de manière subtile, de la « présence » invisible imprégnant l’ensemble des événements se produisant dans la vie.
La « Providence » est donc si intimement liée au vivant que l’on peut considérer qu’il n’y a, métaphysiquement, aucune distinction entre la dimension ontologique participant de l’être des choses, et la « présence » de la Providence qui les soutient et les maintient dans « l’être ».
C’est ce que nous rappelle la Règle Maçonnique, qui ne dit pas autre chose, et qui n’insiste sur rien d’autre en des termes très expressifs, que sur cette idée, impressionnante et si merveilleuse à bien y réfléchir, de la « toute-présence de Dieu », et de notre possibilité – si nous nous rendons évidemment véritablement capable, à l’intérieur de notre esprit, d’une conscience de cette « présence » à nos côtés, en travaillant, par un effort soutenu de vigilance et de piété à « actualiser » en nous la réalité de ce lien établi ontologiquement avec l’Invisible -, de nous « reposer tranquillement dans le sein de la Providence », en nous abandonnant entièrement aux vues des divines volontés du Ciel :
« Que l’idée sublime de la toute-présence de Dieu te fortifie, te soutienne ; renouvelle chaque matin le vœu de devenir meilleur : veille et prie. Et lorsque sur le soir ton cœur satisfait te rappelle une bonne action, ou quelque victoire remportée sur toi-même, alors seulement repose tranquillement dans le sein de la Providence et reprends de nouvelles forces [1].»
Le Phénix Renaissant, « La Divine Providence, sa ‘‘présence’’ et son ‘‘action’’ dans l’âme selon le Régime Écossais Rectifié », n° 8, 2023, pp. 16-17.
Note.
[1] Règle Maçonnique, À l’usage des Loges Réunies et Rectifiées Arrêtée au Convent de Wilhelmsbad, imprimée en 1782, BML Ms 5458-04b, Article VII, « Perfection morale de soi-même », § IV.