« Maçon, si jamais tu pouvais douter de la nature immortelle de ton âme, et de ta haute destination, l’initiation serait sans fruit pour toi ; tu cesserais d’être le fils adoptif de la sagesse, et tu serais confondu dans la foule des êtres matériels et profanes, qui tâtonnent dans les ténèbres. »

L’avertissement solennel de la « Règle Maçonnique » – si le Frère venait, ce qu’à Dieu ne plaise, à douter de la nature immortelle de son âme -, est sans appel et a vocation à s’imprimer durablement dans la conscience en raison de la connaissance des suites terribles qu’entraînerait une telle remise en question en la croyance en l’immortalité de l’âme, suites détestables qui iraient jusqu’à produire la perte de l’état « d’initié » et le retour, brutal s’il en est, dans la masse indistincte des « profanes » qui errent en tant qu’aveugles au sein des ténèbres indifférenciées da la vallée de Josaphat : « Maçon, si jamais tu pouvais douter de la nature immortelle de ton âme, et de ta haute destination, l’initiation serait sans fruit pour toi ; tu cesserais d’être le fils adoptif de la sagesse, et tu serais confondu dans la foule des êtres matériels et profanes, qui tâtonnent dans les ténèbres [1]. »

On mesure conséquemment, et ce sans trop de difficultés excessives de par la sévérité extrême des lignes qui précèdent, le caractère absolument essentiel que revêt la fermeté dans la conviction assurée des vérités intangibles qui conduisent, avec une certitude intangible, la croyance en « l’immortalité de l’âme », afin d’effectuer, de façon authentique et véritable, le cheminement initiatique proposé par le Régime écossais rectifié, grâce à la certitude d’identité de nature entre l’âme et la Divinité, sachant que cette âme a été portée dans « l’être », dès l’origine, avant même le commencement des temps [2], par l’effet d’un principe « d’émanation », ce qui lui confère, et par éminence supérieure, un statut surnaturel indéfectible, ceci expliquant en quoi, cette présence immatérielle au plus profond de nous, logée secrètement à l’intérieur de notre enveloppe charnelle, nous constitue « fils de la Lumière », de sorte qu’en nous séparant et dégageant peu à peu des « vapeurs grossières de la matière », nous puissions à terme être réunis « à la source pure du bien », en quoi consiste le but des travaux, et la raison d’être de la « voie » proposée par l’initiation willermozienne.

Le Phénix Renaissant, « L’immortalité de l’âme, son ‘‘émanation’’ et sa ‘‘réintégration’’ selon le Régime Écossais Rectifié », n° 7, 2021, pp. 27-28.

Note.

[1] Règle Maçonnique, § II, « Immortalité de l’âme ».

[2] « On demandera ce qu’étaient ces premiers êtres avant leur émanation divine, s’ils existaient ou s’ils n’existaient point. Ils existaient dans le sein de la Divinité, mais sans distinction d’action, de pensée et d’entendement particulier […] cette existence en Dieu est d’une nécessité absolue, c’est elle qui constitue l’immensité de la puissance divine. Dieu ne serait point le père et le maître de toutes choses, s’il n’avait innée en lui une source inépuisable d’êtres qu’il émane par sa pure volonté et quand il lui plaît. C’est par cette multitude infinie d’émanations d’êtres spirituels hors de lui-même qu’il porte le nom de Créateur et ses ouvrages celui de création divine spirituelle et animale spirituelle temporelle. » (Traité § 2).