« Le « guide inconnu », « figure », c’est-à-dire représente,  le « rayon de lumière qui est inné dans l’homme », ce qui signifie que ce « guide inconnu » n’est pas lui-même cette lumière, mais qu’il en est le témoin, ou plus exactement le « messager ». »

Une interrogation, légitime, pourrait surgir car l’allusion de nombreuses fois réitérées faite au candidat, de la présence d’un « guide » auprès de lui, veillant à sa marche et lui permettant d’avancer sans crainte au milieu des ténèbres, conduit inévitablement à se demander – même si beaucoup ont laissé cette question dans un profond oubli en la considérant comme subsidiaire -, qui peut bien être ce « guide » ? Qui est celui à qui l’on se réfère si souvent lors de la réception au 1er grade, caché sous cette désignation de « guide » ?

La seule indication, qui est loin d’être une précision, est fournie lors de la lecture de « l’Instruction du Grade », où ce « guide » est qualifié « d’inconnu », ce qui on l’avouera n’enseigne pas énormément sur sa nature :

« Le guide inconnu qui vous a été donné pour faire cette route, vous figure ce rayon de lumière qui est inné dans l’homme, par lequel seul il sent l’amour de la vérité et peut parvenir jusqu’à son temple [1]. »

Pourtant il y a dans cette formulation de « guide inconnu », un complément d’information qui peut nous aider dans notre compréhension, puisqu’il est rajouté que ce « guide inconnu », « figure », c’est-à-dire représente,  le « rayon de lumière qui est inné dans l’homme », ce qui signifie que ce « guide inconnu » n’est pas lui-même cette lumière, mais qu’il en est le témoin, ou encore, et plus exactement, le « messager ».

      Or qui sont ceux, dans le plan divin, dont la fonction est d’être des « messagers » ?

      La réponse est claire : les esprits angéliques !

      Et qui exerce ce rôle de « messager » auprès de chaque homme en ce monde ?

      La réponse est évidente : l’ange gardien !

Nous apprenons d’ailleurs par Martinès de Pasqually, qui fut le « maître » de Jean-Baptiste Willermoz, que « l’être spirituel mineur », c’est-à-dire l’homme, possède un « esprit particulier », c’est-à-dire un « ange » [2] qui est son « guide », son « appui » et son « conducteur » :

« […] tout être mineur sera ainsi conduit devant le Créateur par son esprit particulier. En le ramenant avec moi, je figurais encore l’esprit majeur que le Créateur détache de son cercle spirituel divin pour être le guide, l’appui, le conducteur, le conseil et le compagnon du mineur qui émane et descend de l’immensité divine, pour être incorporé au cercle de matière élémentaire… » (Traité, § 220).

Le Phénix Renaissant, « La Divine Providence, sa ‘‘présence’’ et son ‘‘action’’ dans l’âme selon le Régime Écossais Rectifié », n° 8, 2023, pp. 90-92.

Notes.

[1] Rituel d’Apprenti, « Instruction du Grade », 1802.

[2] « Ange » signifie « messager » (hébreu : mal’ak – grec : angelos), Dieu s’est servi d’eux depuis le commencement des temps, et même bien avant, saint Paul dans l’Épître aux hébreux nous dit : « les anges sont des esprits administrateurs envoyés par Dieu pour servir en faveur de ceux qui vont hériter du salut.» (Hébreux I, 14).