« L’Initiation maçonnique est la révélation d’une doctrine secrète, l’admission à la connaissance de ses mystères […] Guidé par l’Étoile Flamboyante, symbole de l’Idéal intérieur que nous dégageons par nos efforts dans la recherche de la Vérité ; animé par la foi, [le franc-maçon] voudra qu’elle brille au-devant de ses pas, car elle est l’animatrice de toutes les activités. »

 

Camille Savoire (1869-1951) qui refusa jusqu’à ses derniers jours toutes les formes de dogmatisme, était fermement convaincu que le « spiritualisme spéculatif », selon son expression, était synonyme de « connaissance » et cette « connaissance » constituait d’après lui, « l’objet principal de l’institution initiatique » dont le but n’est autre que l’acquisition des lumières de la « Gnose ».

On peut donc considérer que dans son esprit, l’initiation était synonyme d’authentique « voie gnostique », c’est-à-dire un chemin de « connaissance » où se conjuguent et se croisent « tradition » et « initiation », expliquant pourquoi, « la franc-maçonnerie véritable doit être à la fois initiatique, traditionaliste et symbolique », soit un réel processus interne de transformation capable de conduire jusqu’à « l’œuvre parfaite »,  en quoi consiste le dévoilement de la « Vérité » :

« Définissons d’abord l’initiation en général. C’est, nous disent les dictionnaires élémentaires, ‘‘la connaissance d’une chose ou l’apprentissage qui permet d’acquérir cette connaissance et l’utilisation de cette chose’’. Plus explicites, les Encyclopédies lient la question de l’Initiation à celle de la tradition, toutes deux s’unissant pour réaliser l’enseignement progressif d’un ensemble de connaissances conduisant l’Initié vers la Gnose, c’est-à-dire la Connaissance suprême ; Tradition et Initiation apparaissant ici indissolublement liées.

C’est la raison pour laquelle la Franc-maçonnerie véritable doit être à la fois initiatique, traditionaliste et symbolique […] Les vieilles légendes de l’Arbre de la Science du Bien et du Mal, du châtiment de Prométhée, qui voulait ravir le feu du ciel, témoignent de ce souci de ne point divulguer au profane la ‘‘Connaissance’’ des Initiés pour ne point l’exposer au danger pouvant résulter d’une utilisation défectueuse. De là, le secret et l’usage d’un langage symbolique entre les initiés, double caractère que nous rencontrons dans la Franc-maçonnerie moderne […]

C’est la transmission de ces connaissances supérieures entre les Initiés qui constitue ce qu’on appelle la Sagesse antique, jonction de la science d’alors avec la Sagesse. Elle est la raison d’être de la tradition initiatique dont la Franc-maçonnerie doit être l’héritière […]

L’Initiation maçonnique est la révélation d’une doctrine secrète, l’admission à la connaissance de ses mystères […] Guidé par l’Étoile Flamboyante, symbole de l’Idéal intérieur que nous dégageons par nos efforts dans la recherche de la Vérité ; animé par la foi, [le franc-maçon] voudra qu’elle brille au-devant de ses pas, car elle est l’animatrice de toutes les activités. La lettre qui est inscrite au centre de ses rayons lui rappellera que la ‘‘Gnose’’, c’est-à-dire la Connaissance parfaite, préside à toute œuvre durable [1]. »

Le Phénix Renaissant, « 90^ème anniversaire de la constitution du ‘‘Grand Directoire des Gaules’’, et ‘‘réveil’’ du Régime Écossais Rectifié en France (1935-2025) », n° 10, 2025, p. 81-82.

Note.

[1] C. Savoire, Regards sur les Temples de la Franc-maçonnerie, Éditions initiatiques, 1935 p. 134-136 ; 144.