« Un travail intérieur effectué sur soi-même peut faire progresser dans la voie de l’initiation, laquelle n’est qu’une éducation de ce sens intime qu’on désigne sous le nom d’intuition et qui n’est vraisemblablement qu’une communion ou une prise de contact avec l’Intelligence universelle… »
Au cours de son cheminement spirituel, d’une première conviction portant sur le caractère initiatique de la franc-maçonnerie, en surgira une seconde chez Camille Savoire (1869-1951), complétant la première et l’accompagnant, à savoir la nécessité pour l’initié de devoir se livrer à un travail intérieur pour parvenir à la pleine compréhension de ce que signifie « l’Esprit » :
« Des études poursuivies pendant plus de dix ans […] j’acquis la notion que seul un travail intérieur effectué sur soi-même peut faire progresser dans la voie de l’initiation, laquelle n’est qu’une éducation de ce sens intime qu’on désigne sous le nom d’intuition et qui n’est vraisemblablement qu’une communion ou une prise de contact avec l’Intelligence universelle. Cette notion est incompatible avec une profession de foi matérialiste. Tout ceci me conduisit vers un spiritualisme s’élevant au-dessus des dogmes des religions, des diverses croyances philosophiques et métaphysiques qui m’a paru constituer le véritable fondement de la Franc-maçonnerie…[1] »
Au cours de cette progressive évolution vers des conceptions spiritualistes de plus en plus marquées, et qui ne cesseront de s’accroître avec le temps jusqu’à transformer profondément les convictions agnostiques de Camille Savoire, une certitude allait s’imposer – qui n’est sans doute pas étrangère à l’intérêt de plus en plus important qui allait advenir pour le Régime Écossais Rectifié -, certitude que l’on peut ainsi résumer : l’initié doit chercher à se libérer des emprises de la Matière, exprimée en ces termes :
« S’était effectuée en moi une accession vers la conception d’un monde dans lequel la Matière qui, dans ses divers aspects, n’est qu’une transformation de l’Esprit, cherche à dominer ce dernier et à l’asservir, alors que l’homme sage que doit être le Franc-maçon cherche à se libérer des emprises de la Matière [2].»
Le Phénix Renaissant, « 90ème anniversaire de la constitution du ‘‘Grand Directoire des Gaules’’, et ‘‘réveil’’ du Régime Écossais Rectifié en France (1935-2025) », n° 10, 2025, p. 74-75.
Notes.
[1] C. Savoire, Regards sur les Temples de la Franc-maçonnerie, Éditions initiatiques, 1935, p. 30-31.
[2] Ibid., p. 31.